4 jours à San Pedro de Atacama

En atterrissant à Santiago le 12 février dernier, début de notre tour du monde, nous avions deux rêves : atteindre Ushuaïa au sud de la Patagonie Argentine et visiter le désert d’Atacama qui se situe au nord du Chili. Entre les deux : on a acheté une voiture, vu défiler des paysages et surtout traversé près de 20 000 kilomètres.

Près de deux mois après le début de notre périple, on a atteint le désert d’Atacama. Du désert le plus aride du monde, aux observatoires astronomiques de renommée mondiale, en passant par des paysages lunaires évoquant d’autres mondes, Atacama est un univers à part, où chaque recoin de cette région unique fascine.

Jour 1 : La Vallée de la Lune et les lagunes proches de San Pedro de Atacama

→ La Vallée de la Lune (6 km de San Pedro de Atacama) : c’est certainement l’un des plus beaux endroits du désert d’Atacama avec ses paysages lunaires, ses formations rocheuses érodées (dont le processus de formation aurait débuté il y a plus de 30 millions d’années) et ses dunes de sables saisissantes.

A faire dans la Vallée de la Lune : deux randonnées d’1h30 permettent d'obtenir des points de vue spectaculaires sur l’ensemble de la vallée. D’autres points de vue sont également accessibles dans le parc sans randonnée : le canyon, l’amphithéâtre, la mine de sel ou encore les statues des Tres Marias. L’entrée coûte 10,50 € et il faut compter une demi-journée de visite.

Au coucher du soleil, les crêtes rocheuses de la vallée prennent des teintes orangées et rosées, créant un spectacle visuel inoubliable. Le ticket d’entrée à la Vallée de la Lune permet d’accéder à aux miradors Karis et Coyote, situés à l’extérieur du parc, à quelques kilomètres de San Pedro de Atacama sur le bord de la route en direction de Calama, sur la gauche. Si le spectacle est magnifique, il y a des centaines de personnes qui y attendent le coucher du soleil puisque le ticket réunit en général toutes les personnes ayant visité la Vallée de la Lune la même journée. On a cependant trouvé qu'il s'agissait du plus beau point de vue sur la Vallée de la Lune pour assister au coucher du soleil. 

→ Laguna Cejar (19 km de San Pedro de Atacama) : le lieu est, selon nous, magnifique, bien qu’extrêmement cher. Compter 15 € pour visiter trois lagunes. La première n’est accessible que d'assez loin, depuis un mirador en bois. Dans la seconde, il est possible de se baigner. Dans la troisième, on accède aux bords de la lagune, sur laquelle il est normalement possible d’observer plusieurs espèces d’oiseaux. Le prix comprend également des douches permettant de se rincer après s'être baigné dans la lagune. Il n’est toutefois pas possible de rester dans l’enceinte de la Laguna Cejar plus d’une heure pour éviter une sur-affluence et les gardes parcs y sont vigilants puisqu'ils viennent vous chercher si vous n’êtes pas sortis dans les temps. La Laguna Cejar n’est accessible que jusqu’à 12h30 aux particuliers. L’après-midi étant réservée aux tours organisés.

→ Laguna Tebinquinche (16 km de San Pedro de Atacama) : l’entrée du site coûte 5 €. A l’entrée, deux « ojos del mar » (petits bassins d’eau) assez profonds.

Ensuite, une route mène à un sentier très court d’une vingtaine de minutes donnant accès à un salar gigantesque, sur lequel on aperçoit quelques lagunes (peu profondes). Un garde nous a dit qu’en début de matinée, à l’ouverture du parc, il est parfois possible d’y observer un couple de flamants roses, qui ensuite s’envole vers des zones plus tranquilles et isolées pour y passer la journée. Le décor est saisissant, avec les sommets environnants (notamment sur le volcan Licancabur). Le dernier point est un mirador sur le salar. La visite dure une heure environ.

Jour 2 : Poursuite des visites dans les environs proches de San Pedro de Atacama - la Vallée de la Mort, Pukara de Quitor & le Magic Bus

→ Valle de Marte ou de la Muerte (2 km de San Pedro de Atacama): en suivant la route qui mène à Calama, on pénètre dans la Vallée de Mars, aussi appelée Vallée de la Mort. A l’entrée, une petite maison où l’on s’acquitte des droits d’entrée de 6 € (uniquement en carte bleue). Après le portail matérialisant l’entrée, on poursuit notre chemin sur 3 kilomètres d’une route de terre qui passe à travers des formations rocheuses impressionnantes de couleur ocre, des gorges et des précipices. On arrive ensuite sur un parking situé en face d’une impressionnante dune de sable, où les agences de sandboard de San Pedro de Atacama viennent pratiquer leur activité. Quentin avait rapidement testé lors de notre passage à Antofagasta : c’est le concept du snowboard, en beaucoup plus lent.

Après le parking, il faut continuer à pied sur un kilomètre jusqu’au mirador, d’où les vues sur la vallée sont absolument sublimes. Le sentier grimpe pas mal et il y a de nombreux endroits où l’on s’enfonce dans le sable, ralentissant grandement la montée. En plein été, mieux vaut éviter d’y aller aux heures où le soleil est le plus fort, parce que ça tape durement. Pour redescendre du mirador face au parking, un sentier mène en haut de la dune de sable qui sert également au sandboard. Au total, on a passé environ 3 heures dans la vallée en prenant notre temps. On y a croisé de nombreux cyclistes, bien que l’endroit soit beaucoup moins fréquenté que la vallée de la lune. Le lieu est aussi un peu moins impressionnant mais il constitue tout de même, selon nous, un incontournable de toute visite à San Pedro de Atacama.

A noter : le ticket d’entrée permet l’accès au mirador pour le coucher du soleil le jour même de votre visite. Pas notre endroit préféré néanmoins car la vallée se trouve complètement à l’ombre pour le coucher du soleil.

→ Pukará de Quitor (3 km de San Pedro de Atacama) : est un site archéologique précolombien construit à partir du XIIème siècle, à flanc de colline, sur un côté de la Cordillera de la Sal. Le site est si proche d’Atacama, que beaucoup choisissent de faire cette excursion à vélo (compter une vingtaine de minutes). Les ruines de Pukará de Quitor, ont été déclarées monuments national en 1982. Il s’agit d’une forteresse construite par le peuple atacameños pour se défendre des tribus envahisseuses. À l’intérieur, un mirador offre également un beau panorama sur la vallée de San Pedro de Atacama.

Le site a été bien restauré mais ne vous attendez pas non plus au Machu Picchu. Les miradors sont, par ailleurs, construits assez loin des lieux d’intérêts, ce qui trouble un peu la visite. Enfin, si vous ne comprenez pas l’espagnol et que vous décidez de faire la visite sans guide, il y a de fortes chances que vous y trouviez peu d’intérêt. Un point de vue gratuit sur le site est également possible en continuant légèrement après l’entrée, en direction de la Quebrada del Diablo, qu’il est également possible de visiter.

Après quelques retours déceptifs du lieu, nous avons fait le choix de ne pas le visiter.

→ Magic Bus (28 km de San Pedro de Atacama) : il s’agit d’un bus abandonné, tagué, et situé derrière la Vallée de la Lune. L’accès est totalement libre et gratuit. L’endroit est sublime au coucher de soleil même si vous risquez de ne pas être tout seul car plusieurs excursions y emmènent des touristes. On y a également croisé pas mal de campeurs. Nous étions en hôtel à San Pedro de Atacama sinon, on y serait sûrement resté quelques nuits. Si vous n’êtes pas véhiculé, vous ne pourrez vous y rendre qu’avec une excursion, l’endroit est assez éloigné de San Pedro de Atacama et surtout, les derniers kilomètres pour y accéder sont sableux et pleins de cailloux. Le 4×4 n’est pas obligatoire mais faites attention, on y a personnellement crevé un pneu.

Jour 3 : Au Sud de San Pedro de Atacama - la Laguna Chaxa, les Lagunas Altiplanas

→ Laguna Chaxa (63 km de San Pedro de Atacama) : est l’un des lieux les plus prisés de San Pedro de Atacama, puisque c’est ici que l’on peut observer un grand nombre de flamants roses. Sur 6 espèces de flamants roses dans le monde, on peut en apercevoir 3 aux meilleures périodes de l’année sur la Laguna Chaxa. L’entrée du site coûte 6 € (de mémoire) et il n’est possible de payer qu’en espèces, directement sur place.

Attention : sur Google Maps, le premier itinéraire est erroné, il mène à une entrée uniquement accessible par les entreprises qui travaillent dans le parc. Il faut donc bien sélectionner "Visitor Center Laguna Chaxa" pour arriver à bon port. 

On a bien aimé cet endroit, bien qu’il faille se contenter de voir les flamants roses d’assez loin pour ne pas les perturber. La visite commence par une petite promenade qui mène à un mirador sur une lagune assez éloignée où se nourrissent les flamants roses. Beaucoup ont la tête dans l’eau car ils cherchent ces micro-organismes dont regorgent ces lagunes pour se nourrir. C’est d’ailleurs pour ne pas tuer ces micro-organismes qu’il est interdit de se baigner dans presque la totalité des lagunes qui entourent San Pedro de Atacama. Le deuxième point de vue mène sur une lagune légèrement plus proche qui nous permet d’un peu mieux observer les flamants roses. Le décor sur les montagnes environnantes est superbe et on observe les flamants roses qui se déplacent d’une lagune à l’autre en nous survolant.

→ Lagunas Altiplanicas (116 km de San Pedro de Atacama) : on vous conseille de ne pas faire les visites qui vont suivre dès le premier jour car les points suivants sont assez élevés en altitude. Mieux vaut donc dans un premier temps, visiter les points d’intérêts aux alentours de San Pedro, pour prendre le temps de vous acclimater et ne pas subir le mal des montagnes.

La route qui mène aux Lagunas Miscanti et Miñiques depuis San Pedro de Atacama est absolument sublime : les paysages de montagnes côtoient une végétation désertique dans une harmonie étonnante. En chemin, on croise également une faune surprenante au regard de l’altitude : des vigognes, des petits renards de Magellan ou des nandous de Darwin.

Une fois sur place, on aperçoit les deux lagunes qui autrefois n’en formaient qu’une (Miscanti la plus grande et Miñiques la plus petite) dans lesquelles se reflètent les volcans et sommets environnants de la cordillères des Andes. Il n’est pas rare d’y apercevoir des flamants roses ou des troupeaux de vigognes. Nous n’avons malheureusement pas pu visiter les Lagunas Miscanti et Miñiques. Lors de notre séjour à San Pedro de Atacama, le parc était fermé en raison de travaux permettant l’entretien des routes. Notez cependant, que les tickets coûtent 15 € (Salar de Aguas Calientes inclus) et qu’il est possible de se les procurer soit sur Internet en amont, soit dans le dernier village de Socaire. Ensuite, jusqu’au poste frontière avec l’Argentine, il n’y a aucune couverture réseau.

→ Piedras Rojas (150 km de San Pedro de Atacama) / Salar de Aguas Calientes : mirador spectaculaire aux couleurs pastel sur le salar d'Agua Calientes. Piedras Rojas doit son nom aux couleurs des pierres, des formations rocheuses oranges qui se trouvent au sein du salar d'Agua Calientes. Le salar d'Agua Calientes est en réalité une zone du salar de Talar, dont la superficie fait 46 km², situé à 3 950 m d'altitude. De la même manière que pour les Lagunas Altiplanicas ci-dessus, il n'est pas possible de se procurer les billets à l'entrée directement. Les tickets s'achètent au dernier village de Socaire ou sur Internet, au préalable. Nous n'avions malheureusement pas eu cette information, nous n'avons donc pas pu avoir accès aux rochers de couleur orange. Néanmoins, plusieurs points de vue sur le salar et sa faune sont disponibles quelques kilomètres plus loin de façon gratuite et permettent d'avoir un très bel aperçu de la zone. 

→ Laguna Tuyajto : 8 km après Piedras Rojas, se trouve la Laguna Tuyajto. Pas de possibilité de descendre sur le salar, mais un beau point de vue, similaire à celui de Piedras Rojas. Les miradors sont toutefois assez loin du salar.

Si ces deux endroits sont très beaux, ils sont assez loin de San Pedro de Atacama et ne valent, à notre avis, pas le déplacement si les lagunas Miscanti et Miñiques ne sont pas accessibles. Ces deux lieux sont intéressants à visiter dans le cas où vous combinez votre venue avec les Lagunas Altiplanicas. 

Jour 4 : Au Nord de San Pedro de Atacama - les Geiser del Tatio, la Vallée Arcoiris et les Petroglyphes de Yerbas Buenas

Geiser del Tatio (79 km de San Pedro de Atacama) : il faut toutefois compter environ 2 heures de route pour atteindre les geysers et prévoir de se lever très tôt pour y capturer la lumière au lever du soleil. La liste de prérequis ne s’arrête pas là : il faut être bien couvert, puisqu’il y fait très froid avant le lever du soleil (la différence de température entre la terre et les sous-sols favorise la visite des volutes de fumée et des fontaines) et être bien acclimaté à l’altitude puisque ces geysers se trouvent à 4 300 m au-dessus du niveau de la mer. Nous avons fait le choix de ne pas visiter cet endroit : on a eu un peu peur de l’altitude (Coralie ayant été confrontée à un léger mal des montagnes quelques jours avant), couplé à la distance géographique et au fait que nous ayons décidé d’aller voir d’autres geysers un peu plus tard sur notre chemin, on a préféré faire autre chose.

On en a toutefois eu d’excellents échos. A proximité des lieux, on observe les restes d’une tentative d’exploitation de ces geysers en géothermie par le Chili. Ce qui a finalement été abandonnée car jugée trop dangereuse. L’entrée coûte 15 € par personne. 

Valle de Arcoriris (62 km de San Pedro de Atacama) : on a beaucoup aimé cet endroit que l’on a trouvé magnifique. Cette vallée porte bien son nom car on y trouve des montagnes de toutes les couleurs. Du jaune, du vert, du bleu, du rouge, … toutes les roches sont colorées et le panorama sur ces montagnes est magnifique. L'entrée à la vallée Arc-en-ciel coûte 8 € par personne et donne également accès à des formations rocheuses très intéressantes de couleur ocre que l'on doit à l'érosion . On vous conseille d'y aller tôt, car la visite se fait à ciel ouvert et les températures montent vites dans le désert.

Un chemin quelques peu caillouteux : la route qui mène à la vallée Arcoiris est très bonne de San Pedro de Atacama jusqu'à l'embranchement vers la vallée Arc-en-ciel. Les derniers kilomètres sont accessibles avec une voiture classique mais il faut avoir en tête que c'est un chemin de terre où les creux et les bosses se succèdent. Et il n'y a pas d'Internet là-bas, donc il est nécessaire d'avoir chargé son itinéraire au préalable. 

Petroglyphes de Yerbas Buenas (61 km de San Pedro de Atacama) : on a un avis très mitigé sur ce site archéologique. Les très bons avis sur Google nous ont incité à visiter cet endroit où l'on aperçoit des gravures et dessins rupestres gravés sur des parois rocheuses par d'anciens caravaniers traversant les Andes. On est toutefois très mitigé : beaucoup de gravures sont peu visibles, certaines reproductions ont été faites en-dessous de certaines gravures pour nous aider à les apercevoir mais il en manque beaucoup. Et surtout, aucune information sur le lieu n'est fournie. Vous passez donc plus d'1h30 à chercher les gravures plus ou moins effacées sur les pierres. On ne referait pas nécessairement cet endroit, mais c'est un avis personnel donc si vous vous trouvez dans le coin et que cet endroit vous tente, allez-y. L'entrée coûte 5 € par personne.