Depuis que nous avons quitté Santiago pour parcourir l’Araucanie, puis la Patagonie, et bientôt les parties nord du Chili, nous dormons presque essentiellement dans notre voiture. Ou plutôt, au-dessus de notre voiture, qui est équipée d’une tente de toit. Et si nous en avions déjà fait l’expérience, pendant une semaine de vacances en Islande, l’expérience d’y vivre pendant plusieurs mois est, cette fois-ci, bien différente.
Comme nous venons de le dire, notre voiture dispose d’une tente de toit, qui, une fois dépliée nous donne l’opportunité d’avoir l’équivalent d’un appartement parisien avec un grand lit pour dormir. Ce qui nous permet principalement de faire des économies, mais aussi d’avoir une réelle liberté tout au long du voyage.
Dans cet article, nous avons donc souhaité vous parler de cette vie dans notre nouvelle maison, enfin, notre voiture. Bon…vous avez compris quoi. Alors, voici comment ça se présente une vie de nomade.
19H00 : le premier rituel est de savoir où l’on va dormir. On se sert alors de l'application sur téléphone iOverlander. À l'exception des auberges et hôtels (qui offrent parfois un peu de confort, avouons-le), il y a globalement 3 types de lieux où nous dormons :
Une fois que l'on sait où on va dormir, il faut trouver où on va VRAIMENT dormir. Car, pour bien se reposer, il faut que la tente soit bien installée, et donc que la voiture soit la moins bancale possible. Il faut aussi faire attention à ce qu'il n'y ait pas un arbre trop proche qui empêcherait le déploiement de la tente sur le toit de la voiture. Mais surtout, il faut être très vigilant vis-à-vis du vent. Le vent peut être particulièrement fort (et même violent) dans les zones Sud de l'Amérique du Sud. Tout ce qui peut nous protéger du vent est bon à prendre. Parfois, ce sont les camions d'autres campeurs qui nous ont protégés du vent (avec leur accord). Les Nord-Américains voyagent fréquemment avec d'immenses véhicules, tout au long de la Panaméricaine. Bien pratique pour se protéger du vent.
Lorsque l'emplacement idéal est atteint, c'est parti pour le déploiement de la tente. Et comme une vidéo vaut 1 000 mots :
20H00 : on peut ensuite décider de se faire à manger. Si notre zone ne possède aucune table de pique-nique, peu importe, on a la notre, ainsi que nos chaises (techniquement on a même 2 chaises et 4 tabourets).
21H00 (bon on avoue parfois c’est 23H30), maintenant qu’on a déplié la tente et dîné, on fait chauffer les bouillottes (oui les nuits sont parfois très fraiches en Patagonie), on sort les duvets, la couverture, les oreillers, on verrouille la voiture et on monte dans la chambre. La vie de nomade impose de vivre au rythme du soleil, parce que choisir un lieu sécurisé, plat et tranquille dans le noir, complexifie légèrement les opérations. Et on doit avouer que pour les oiseaux de nuit que nous sommes, ce n’est pas chose facile.
9H00 (on suit le soleil mais faut pas déconner quand même avec le sommeil) : le réveil se fait donc avec les rayons du soleil sur la toile de tente, et parfois un peu de bruit des premières activités humaines, selon l'endroit où nous avons décidé de stationner la veille. Si le réveil est plutôt agréable, avouons quand même que sortir du duvet est la principale difficulté du matin. Ce duvet dans lequel nous sommes si bien, tandis que le froid sur notre visage augmente la réticence à sortir du cocon. Mais c'est parti, il faut alors (tous les matins) : enrouler et ranger son duvet, plier et ranger la couverture, ranger les oreillers. L'un (Quentin) descend de l'échelle, tandis que l'autre (Coralie) lui fait passer tous les éléments précédemment cités afin de les ranger dans la voiture. Enfin, il faut fermer et replier la tente. Au cas où ce ne serait pas évident, on ne peut pas rouler avec la tente dépliée ! Cette opération peut se faire seul, mais c'est vraiment beaucoup plus pratique à deux. Alors le schéma est toujours le même ; Coralie replie lentement la tente pour laisser le temps à Quentin de plier la toile pour qu'elle s'entasse proprement à l'intérieur de son emplacement. Quelques fixations plus tard, le tour est joué, on peut passer à l'étape suivante.
10H00 : L'étape suivante est un peu plus réjouissante puisqu'il s'agit de petit-déjeuner. Tout serait plus simple si nous prenions tous les deux du café. Mais Quentin prend du chocolat chaud, ce qui va donc impliquer une casserole (en plus de la bouilloire) supplémentaire pour faire chauffer le lait : et donc deux fois plus de vaisselle à faire à l’eau froide du camping (quand nous y sommes). Si on fait du camping sauvage et que l’on dort au milieu de nulle-part, on choisira souvent la facilité d’aller prendre notre petit-déjeuner dans un café du village le plus proche ou à la station service YPF en Argentine (ces stations services sont incroyables : propres, disposant de sanitaires toutes la nuit mais surtout offrant le meilleur petit déjeuner café/chocolat croissants chauds).
La journée de visite peut ensuite démarrer. Et là, on se rend compte qu'avoir une voiture (plutôt que voyager en bus, autostop, etc.) c'est qu'on est vraiment libre d'aller où on veut, faire des arrêts photos et des détours où on le souhaite, repartir quand on veut. Le gain de temps est extrêmement important.
Parfois, dans la journée, on pourra perdre du temps à retrouver certaines affaires dans les méandres d'un coffre bien trop plein de matériels et sacs. Mais c'est assez anecdotique. Le coffre est assez grand, en ayant replié les sièges arrière, on peut donc s'y retrouver.
Parmi le matériel, la voiture possède un panneau solaire qui a pour but de charger une batterie placée dans le coffre.
Pour être franc, on n'a pas vraiment réussi à charger efficacement cette batterie à l'aide du panneau solaire. Mais en théorie, on peut alors ensuite charger l'équipement que l'on souhaite. Ordinateurs, téléphones, … ou même un frigo. Nous avons en effet un frigo dans le coffre qui peut nous permettre de garder au frais quelques aliments.
19H00 (J+1) : il nous faut à nouveau trouver un emplacement. Enfin vous avez compris maintenant comment se déroule une journée dans une vie de nomade.
